Le massacre continue
D’imprégnations en imprégnations, de patience en constance, d’obstination en loi de la physique, des quantités infinitésimales de produits toxiques sont parvenus à descendre lentement mais sûrement depuis nos poubelles jusqu’aux nappes phréatiques. Comment s’en étonner ?
Où croit-on que finit tout ce qui se produit sur terre ? Sur terre. Bien tassé, ça finit dans la terre. Le temps passant, ça nous revient par les racines des profondeurs jusqu’aux nuages qui déversent de leur côté des pluies pas toujours limpides. C’est d’une logique implacable que les crânes d’œuf qui manipulent le vivant comme les jongleurs leurs petites balles, connaissent pourtant.
Mais en tenir compte obligerait nombre d’entre eux à abandonner le métier. Alors on fait comme si… Comme si bidouiller ce qu’on ne connait pas vraiment, pour le réduire à ce qu’on maîtrise et qu’on peut produire n’avait aucune conséquence. Ah ! Mais ce qu’on peut produire, on peut aussi le commercialiser ! Et si possible en grandes quantités, car le gaspillage fait aussi tourner le commerce ! Alors on mange et on boit et on respire et on se lave…et on se rend malade.
Le massacre de notre planète est l’un des plus grands crimes que l’on puisse commettre. Car c’est à la fois le goût de vivre d’aujourd’hui et la possibilité même de vivre demain qui est en jeu.
Mais il paraît qu’il faut minimiser pour ne pas affoler la population… : un moral atteint, c’est du business en moins, n’est-ce-pas ? La morale attendra…
Marie-Christine Bernard
Avril 2013