Un ami musulman, arrivé depuis peu en France, s’intéresse à la fête chrétienne de Pâque et me demande le sens des œufs et lapins en chocolat, des cloches, et tutti quanti. Je lui réponds que tout ça relève du paganisme le plus basique.

Bien sûr, on peut toujours coller des sens « spirituels » à tout et à son contraire : l’œuf comme symbole de la vie qui sort de l’enfermement, le lapin symbole de la fécondité (!), les cloches qui se remettent à sonner après le temps silencieux du Carême et le chocolat venant déverser sa douceur après 40 jours supposés de restriction volontaire… Mais ça sonne faux, tellement faux !

La réalité, c’est que cette fête, pourtant centrale pour la foi chrétienne, est récupérée, sur le mode infantilisant de surcroît, par la déferlante consumériste habituelle, avec la complicité des médias, ignares mais auto-satisfaits. Et c’est agaçant, rageant même, pour les chrétiens à la foi vivante, vibrante, habitée, et qui auraient tant à partager sur le sens de Pâques pour eux, pour leur vie, pour la vie du monde autour d’eux …

Marie-Christine Bernard – avril/mai 2022