Mourir à petit feu ?
L’opinion est en cours de se laisser enfermer, volontairement de surcroît, dans une logique mortifère : celle qui réduit la santé humaine à une absence de vie, de vie dans la réalité effective : vie sociale, vie affective, en oubliant que cette carence nous rend malades. Même la vie physiologique est perçue comme un problème ! Alors que tout être vivant en bonne santé abrite, de façon asymptomatique, microbes, virus, cellules cancéreuses, et développe ses défenses naturelles, voilà qu’on veut en faire un organisme javellisé…. Certes, l’équilibre peut se rompre, la maladie survient alors, et c’est là que la logique médicale prend son sens. Mais pas que. Car l’équilibre est rompu pour des raisons multiples qui tiennent aussi au style de vie personnel et collectif. Donc la réponse ne peut pas être seulement médicale. La prévention est d’abord affaires sociale et morale.
Aujourd’hui, le sort de toute la population semble remise dans les mains des docteurs Knock, lesquels font ce qu’ils savent faire, souvent avec sincérité, mais beaucoup parmi eux rêvent de nous imposer au quotidien l’univers aseptisé d’un bloc opératoire permanent.
Et ça, ça va nous tuer à petit feu et à coup sûr.
Marie-Christine Bernard – Juin 2020