Sommés de s’asseoir et de réfléchir.
Ne fallait-il pas que cela arrive un jour ? Ne fallait-il pas que la course effrénée dans laquelle l’humanité s’abîmait si méchamment s’arrête enfin ? N’était-ce pas dans la logique de fou dans laquelle tout le monde et le monde aussi s’essoufflaient ?
Tous les pays sont touchés. A l’heure où j’écris, la moitié de la planète est confinée. Personne n’est en mesure d’imaginer ce que sera l’après.
En attendant, chacun est obligé de se calmer. Et par là de se reprendre en main ; de s’occuper de ses enfants, de son conjoint, de ses voisins ; de renouer avec l’élémentaire : éduquer, réfléchir, préparer les repas, prendre soin de sa maison, travailler sans se disperser, manifester sa solidarité…habiter le temps donné ; de faire attention à soi, aux autres ; d’être conscient de la distance sociale qui nous lie en nous séparant et vice-versa.
L’injustice apparaît là dans sa réalité crue : sdf, appartements pourris, minuscules, violences intra-familiales, misère culturelle, environnements délabrés…
Alors les mieux lotis apprennent se contenter. A reconsidérer la vie sous un autre angle. A envisager la possibilité d’une société autre.
Faire de ce confinement, autant que possible, un temps de transition vers un mode de vie plus sain, plus humain…ça ne tient qu’à nous.
Marie-Christine Bernard – avril 2020