Les yeux dans le béton : courte-vue assurée.
Alors comme ça, il faudrait « relancer la construction » ?
Autoriser à construire partout ?
Continuer d’étendre le béton dans les zones agricoles, maraîchères ?
Couvrir de maison les quelques espaces de verdure encore préservés ?
Asservir la population entière au tout-urbain ?
Faire fi de l’attractivité qu’exerce notre pays parce que son patrimoine naturel, paysagé, ses coins encore sauvages, ses parcs préservés, ravissent nombre de touristes ?
Pourtant, les pages des journaux locaux regorgent de maisons à vendre, à louer, qui ne trouvent pas preneurs.
Pourtant, nombre de bourgs de taille moyenne voient leur centre-ville tomber en ruine, des maisons entières obligées d’être étayées pour ne pas s’effondrer.
La formule devenue quasiment magique au point qu’il est tabou d’en interpeler le bien-fondé à savoir : « ça va créer des emplois » n’a jamais été aussi peu appropriée. Car retaper des maisons, ou réaménager l’existant pour le conformer à des normes environnementales plus adaptées, ça aussi, ça créerait des emplois. Sans parler des services de transport à adapter et à optimiser pour éviter l’engorgement des grandes zones urbaines et péri-urbaines.
Qu’il y ait une pénurie d’offres de logements au regard de la demande (et aux moyens financiers des personnes), nul ne le conteste. Mais que la construction de logements neufs en soit la seule issue, c’est de la désinformation dont il n’est pas difficile de voir à qui elle profite.
Marie-Christine Bernard
Septembre 2014