« Ça va créer des emplois ! » La voilà, la formule magique agitée à la barbe des foules pour justifier tout et n’importe quoi. De la construction d’un aéroport inutile, à l’exploitation aveugle du gaz de schiste, en passant par on ne sait quel « grand » projet comme l’obtention de l’organisation des JO (les londoniens comprendront) ou le développement quasi industriel du tourisme de neige.

En suivant l’étroite logique sous-jacente, on peut soutenir qu’on obtiendrait une situation de plein emploi juste en décidant de tout détruire : les villes, les villages, les ponts, les forets… Assurément, ça occuperait du monde et pour un moment, ça créerait des emplois ! Et ça relancerait l’économie, puisqu’il faudrait tout reconstruire !
Pas bonne, l’idée ? C’est qu’elle laisse apparaitre dans toute son ampleur l’absurdité d’un argumentaire tout entier obsédé par la création d’emplois, ou juste opportunément profiteur du désarroi des personnes qui en sont privées. Projets à court terme, évidemment, sans tenir compte des dommages, parfois irrémédiables causés à l’environnement humain par des initiatives sans horizon, insensées, populistes.
Signes supplémentaire que ce n’est pas la personne, les gens, et la qualité de nos vies, qui sont au centre des préoccupations des décideurs. Mais leur manque de vision, d’imagination, de courage et de volonté de changement. Pour ce dernier, je ne sais pas…mais pour l’enfumage, assurément, « c’est maintenant » !

Marie-Christine Bernard
Décembre 2012