Perplexité démocratique
Entre les qualtiés nécessaires pour gagner une campagne électorale et celles requises pour remplir une fonction de gouvernement confiée par voie démocratique, la différence ne cesse de se creuser.
En effet, pour gagner, il faut :
– être tribun
– avoir un très gros ego,
– aimer la scène et les acclamations de la foule,
– aimer être sous les projecteurs,
– moucher ses adversaires d’un mot, d’une petite phrase,
– battre la campagne entouré par ses dévoués lieutenants qui vous couvent de leurs conseils, de leurs soins, de leur attention,
– aimer le show et les couvertures médiatiques.
Il faut se faire aimer par tous les moyens, même les moins nobles.
Alors que pour gouverner, il faut :
– être humble,
– travailleur,
– savoir prendre du recul et de la hauteur
– s’atteler à l’étude ardue des dossiers,
– garder une vision claire de l’horizon (l’idéal) vers lequel on pense bon de conduire le peuple,
– se méfier de la surmédiatisation propre à distraire, à embrouiller, à banaliser, à confondre les niveaux, bref, à peopleliser,
– préférer la discrétion efficace,
– faire preuve de constance, de clarté d’analyse, d’ouverture d’esprit, d’écoute, de sens de la décision
– s’entourer de conseillers compétents courageux et droits, capables de ciritiques constructives et non flagorneurs.
Il faut ne pas chercher à être aimé, mais à être juste.
Au point qu’on en arrive à espérer que celui ou celle qui sera élu ne sera pas celui ou celle qui exercera le pouvoir.
Le comble de l’impasse démocratiquement correcte…
Marie-Christine Bernard
Septembre 2016