Noël sans trace de Noël ?
Ainsi, la tendance est à interdire les crèches sur les places publiques, voire les sapins enguirlandés, comme le sont déjà les vœux de bonnes fêtes de Noël échangés sur les lieux de travail. « Fêtes de fin d’année », à la rigueur, comme les vacances devenues elles-aussi « de fin d’année ». Il va donc de soi que le 25 décembre est un jour absolument comme les autres. Qu’il n’y a donc lieu ni de faire un bon repas, ni de s’échanger des cadeaux, ni d’évoquer une quelconque raison de faire la fête. Du reste, on peut se demander pourquoi on ne travaillerait pas ce jour-là. Et puis pourquoi décorer les rues, surtout d’étoiles scintillantes qui pourraient avoir un rapport avec une histoire de mages venus des lointains adorer un Dieu dans un bled improbable du Moyen-Orient ? Parlons-en des rois mages : tirer les rois dans les mairies, dans les écoles ? Quel horrible retour du religieux. Pire ! De la tradition chrétienne ! Encore si cela venait du Tibet et des bonzes – paix à eux ! Mais des chrétiens ? Cachez donc cet héritage que l’on ne saurait voir ! Et si on supprimait tous ces restes d’un passé obscur et révolu ? Qu’en pensent les boulangers ? Et les commerçants en général ? Et nous tous, dont la culture dans ce qu’elle a gardé de meilleur puise justement dans la tradition de foi des chrétiens ? Question subsidiaire : les historiens, que le souci d’objectivité honore, souci si fortement exprimé à propos de ce projet de musée de l’histoire de France, les historiens donc, pourquoi se taisent-ils si fort lorsqu’il s’agit de rappeler l’humus chrétien qui a forgé et forge encore notre art de vivre ?
1er janvier 2011
Marie-Christine Bernard