Nécessaire colère ?
Un ami qui me veut du bien me conseillait récemment d’apprendre à me mettre en colère… Il s’étonnait de ma quasi-obsession à trouver des raisons de pardonner a priori aux autres les travers dont je fais parfois les frais et dont ils n’ont, la plupart du temps, pas du tout conscience. Est-ce un bien est-ce un mal que de réagir ainsi, demande le Sage ?
C’est que je ne le fais même pas par une sorte de largesse d’esprit qui m’honorerait ! Mais parce que je vois assez vite l’enchainement de causes et d’effets qui amène à comprendre les raisons d’un comportement, quel qu’il soit, même si je le désapprouve. Me viennent alors confusément à l’esprit deux choses. La première : à la place de l’autre, je pourrais me comporter de la même manière, assez maladroite pour en être blessante. La seconde : malheureusement, il m’arrive si souvent à moi aussi de blesser sans le vouloir… qu’un minimum d’indulgence m’oblige à l’égard d’autrui.
D’autres raisons cependant, plus obscures, plus boueuses, font que cette bienveillance n’est pas que vertu. N’atteint-elle pas parfois l’accord avec moi-même, m’ôtant la paix du cœur et la sérénité intérieure ? Ce que mon ami me fait remarquer non sans lucidité.
Respecter l’autre passe par l’art de se faire respecter. Je le sais pourtant….
Sans doute ai-je à faire plus souvent prendre l’air à l’ours qui est en moi, entre le clown et la fleuriste…
Affaire à suivre…
Marie-Christine Bernard
Décembre 2014