Main sur le coeur
Le cœur y est, cela ne fait aucun doute : l’éminent professeur chirurgien qui s’exprime ce matin sur la radio est un cardiologue engagé. Il annonce la semaine de mobilisation en faveur de la recherche sur les maladies cardio-vasculaires, opération orchestrée par la Fédération Française de Cardiologie qui, on s’en serait douté, a besoin d’argent pour poursuivre ses recherches. Soit. Il semble difficile de se laisser aller à un coup de colère contre ce qui ressemble à un geste humanitaire, la main sur le cœur. Et pourtant !
On apprend que les décès liés à ces maladies cardio-vasculaires ont diminué de moitié en 25 ans. Mais ne nous réjouissons pas trop vite, car l’avenir s’annonce plus sombre : il est prévu, par l’OMS, qu’ils augmentent de 30% dans les 20 prochaines années. Pourquoi ? Essentiellement à cause « du mode de vie sédentaire et d’une alimentation déséquilibrée ». Pour diminuer de 80% les infarctus, il suffit, toujours selon ce professeur de : « ne pas fumer, manger 5 fruits et légumes par jour et faire 30mn d’activité physique quotidienne ». C’est à la portée de presque tout le monde.
D’une certaine manière, la recherche a trouvé une bonne partie de la solution en mettant en évidence ce lien de cause à effet. Or, elle s’oriente manifestement vers la prise en charge après coup de ces accidents dus pour une bonne part à un mode de vie malsain
Plutôt que d’affecter des sommes colossales pour tenter de pallier à l’irresponsabilité des modes de vie de pays nantis, ne serait-il pas plus juste de se mobiliser pour faire profiter à un plus grand nombre, dans notre Europe et dans le monde, des avancées de nos connaissances et pratiques médico-chirurgicales déjà acquises ? Et continuons ici à informer et à encourager une bonne hygiène de vie.
De manière plus générale, on est en droit de se demander où passe l’argent public pour que, plusieurs fois dans l’année, il faille faire la quête : pour les maladies orphelines, pour les recherches sur le cerveau, le cœur, le cancer, etc… Qui décide, et comment, des priorités de la recherche ?
Ces questions demeurent sans réponse pour la citoyenne de base que je suis…
2 novembre 2009
M-C Bernard