Un soi-disant intellectuel a cru bon de sortir un livre pour faire croire au monde entier que les manifestations des 11 et 12 janvier dernier en France étaient des horribles expressions de racisme et d’islamophobie…Il va jusqu’à dire qu’il a eu honte d’être français en voyant ces foules défiler dans tout le pays. Il est bien entendu invité dans tous les médias où il étale sans vergogne :

1) ses amalgames : car si protester contre le terrorisme islamiste revient à protester contre l’Islam, c’est le signe qu’il amalgame l’un à l’autre.
2) ses jugements à l’emporte-pièce : car estimer, sans aucune preuve à l’appui, que tous les français qui se trouvaient dans les rues ces jours-là sont d’affreux racistes islamophobes, c’est prendre ses peurs pour la réalité.
3) ses préjugés : car les musulmans ne sont pas tous de pauvres victimes d’une méchante et insidieuse marginalisation scolaire et sociale. Prétendre le contraire, c’est insulter tous les citoyens musulmans qui se forment, travaillent, entreprennent, s’impliquent positivement dans notre pays, et ils sont nombreux.
4) sa cécité idéologique : à force de projeter sa détestation de lui-même sur son propre pays, il se montre incapable de distinguer les vrais problèmes des faux problèmes, les réponses en trompe-l’œil des pistes prometteuses, les inquiétudes fondées d’une majorité de nos concitoyens, y compris musulmans, des peurs irrationnelles que certains attisent à dessein politicien.
5) une forme de nostalgie de la terreur au fond, mais inversée : car rêver de ne plus voir aucune tête dépasser de son propre courant d’idée, de sa propre famille politico-philosophique, alors même que c’est toute la Nation qui cherche à se faire entendre, c’est faire le jeu d’un Robespierre en son temps. Dans toutes les manifestations de foules en effet, il y des sensibilités différentes, des courants de pensée multiples, des tentatives de récupération. Un groupe humain est toujours hétéroclite, même s’il se rassemble sur un point permettant la convergence provisoire, un point qui n’est d’ailleurs pas nécessairement idéologique

Bref, fruit d’une non-réflexion, il montre que dans leurs tours d’ivoire de bien-pensants, certains sont passé complétement à côté du formidable appel à la fraternité qu’ont été d’abord ces manifestations, dans leur grande majorité.
Ce livre ressemble à une insulte au pays tout entier.

Marie-Christine Bernard – mai 2015