Contre les amalgames
Si les journalistes de tous bords – chroniqueurs, analystes experts ( !) – pouvaient éviter de parler de « communauté » à tout bout de champ, cela éviterait bien des dérapages. J’ai entendu l’autre jour à la radio que la « communauté » catholique avait pris position sur un sujet d’actualité à travers la parole d’un évêque. Mais où elle est LA communauté catholique ? Il se trouve que, catholique pourtant, je ne partageais pas l’avis de cet évêque bien que j’aie apprécié qu’il s’exprime. Me trouver contre ma volonté assimilée d’emblée à son parti pris m’a été odieux. Les Juifs, les Musulmans, les Roms, les Africains, les Chinois, se retrouvent systématiquement amalgamés chez nous en autant de « communautés ». Pour le meilleur et pour le pire. Doit-on rappeler que quand on le fait pour le meilleur, on prépare le terrain pour que ce soit fait pour le pire ? Nous y voilà. J’imagine sans peine que tous ces gens, a fortirori s’ils sont citoyens français, doivent pour une bonne part se sentir agressés. Le pire, c’est que les mêmes bavards rebondissent sur leurs propres stigmatisations pour dénoncer la montée du communautarisme dans notre pays. Si la volonté de se couper des autres et de se replier sur « l’entre soi » autarcique existe en effet en quelques groupes, la chose mérite d’être dite et analysée pour elle-même et non pas montée en épingle et servir de prisme pour parler…de tous gens dans leurs diversités. Le pompier pyromane, ça vous dit quelque chose ?
Marie-Christine Bernard
1er septembre 2010