Constat
En réalité,
On n’accueille pas les migrants.
On les laisse entrer.
Puis s’entasser sur les trottoirs.
Puis monter de bric et de broc, et de cartons et de chiffons, des bidonvilles vite insalubres.
Puis souffrir de froid, de faim,
nourris de faux espoirs,
d’illusions télévisuelles,
de discours ronflants
et nobles
et inopérants.
Puis s’abîmer encore la santé déjà délabrée.
Puis survivre entre violences et trafics.
Puis s’embourber encore
Jusqu’à la nausée
Jusqu’à la colère
Forte et dévastatrice comme l’ont été le rêve ou le désespoir qui les ont poussés là.
On n’accueille pas les migrants, non.
Juste quelques gouttes d’humanitaire dans un océan de misère qui ne cesse de gonfler.
Marie-Christine Bernard
Octobre/novembre 2015