Con de mur !
Alors comme ça, une partie des magistrats de mon pays trouve amusant d’afficher la photo des citoyens qu’ils n’aiment pas sur un mur dit « mur des cons » de leur local syndical. Il paraîtrait qu’un tel endroit est privé, et par conséquent hors d’atteinte de quelque protestation que ce soit. A l’heure où j’écris ce billet, le journaliste qui a pris la photo de cette ignominie est sur la sellette et risque d’être condamné pour manquement à la déontologie professionnelle. Pour tout ce petit monde clos de gens satisfaits de leur complexe de supériorité, il va de soi qu’eux, magistrats, n’ont pas manqué à leur déontologie.
Il me semble quand même que le devoir de réserve et l’absence de parti pris, autrement dit de pré-jugés, faisaient partie du « minimum syndical » quand on est chargé par la nation de juger ses concitoyens.
Obsédés par le droit, le légal, ils ont perdu de vue le moral, le légitime. Ils semblent n’avoir jamais appris cette règle de base d’un comportement responsable : ce que le droit autorise, la morale peut, en certaines circonstances, le réprouver. Autrement dit, ce n’est pas parce que j’ai le droit de faire, que je dois faire. Il arrive même que je m’interdise de faire ce que la loi pourtant m’autorise. Par égard pour mes semblables. Au nom de mes valeurs morales. La bienveillance et le respect à l’égard de toute personne, en font partie au nom de notre idéal commun de fraternité inscrit sur les frontons etc etc ….
Je croyais naïvement que les personnes chargées de rendre la justice les partageaient. Fatale erreur apparemment.
Je comprends mieux pourquoi tant de petites gens qui ont à faire avec la justice, en particulier les victimes, en sortent si souvent laminées.
Marie-Christine Bernard
Juin 2013