Un cartable lourd d’absurde consumérisme
Certains enseignants semblent chercher consolation et réassurance dans le peu de confiance qu’ils ont en eux, dans le système éducatif, dans leur légitimité, que sais-je encore, en exigeant des enfants – et donc des parents – de plus en plus de fournitures scolaires.
Ainsi, ici en CP, 100 pochettes plastifiées dès le jour de la rentrée ; là, en CE1, des cahiers de 200 pages ; là-bas, en maternelle, un paquet de lingettes en plus du paquet de mouchoirs dans chaque cartable…
C’est le pompon, ça, les lingettes ! Un vrai fléau. En plus d’être avec les mouchoirs en papier, des plus polluants, les lingettes contribuent à abaisser la réactivité immunitaire naturelle. Alors que le lavage des mains régulier, plusieurs fois dans la journée, suffit amplement à se prémunir des microbes courants. Mais voilà, la peur, l’angoisse, la panique à l’idée qu’un microbe puisse prendre d’assaut soi-même et les bambins, conduisent à édifier autour de chaque personne une sorte de mur sanitaire aux effets désastreux à moyen et long terme. A quand l’obligation de porter un masque et des gants pour entrer dans l’école ?
Le pire, c’est qu’il semble que les parents en soient rassurés eux aussi, au point que les enseignants qui se contenteraient d’un minimum de fournitures basiques – pour apprendre, ce qui est le but de l’école – courent le risque d’être soupçonnés de désinvolture.
Le lavage des cerveaux par le diktat de la consommation est d’une inquiétante efficacité.
Marie-Christine Bernard
Septembre 2014