Elle vient de terminer son année de CP et ce fut un bonheur de la voir littéralement basculer dans la lecture aux alentours de décembre dernier. Il y a du Champollion en tout enfant qui apprend à déchiffrer ces signes jusque- là opaques et pourtant omniprésents. En découvrir la clef, c’est un grand pas pour l’humanité de chaque petit humain et provoque en lui un enthousiasme communicatif. Alors enfin découverte, la lecture se fait jeu à nul autre pareil et voilà ma petite voisine occupée à lire tout ce qui lui tombait sous les yeux : étiquettes, emballages, tickets de caisse, et j’en passe. Les parents aidant, chaque nouveau terme déchiffré, chaque nouveau mot appris, la faisait jubiler et elle les collectionnait comme elle le faisait jusqu’alors des cailloux – si jolis ! – qu’elle trouvait sous ses pas.  Autant dire que l’école est pour elle un endroit formidable.
A la veille de son entrée au CE pourtant, un doute s’installe : « Est-ce que ce ne sera pas trop dur pour moi ? ». Période fatidique où tant de petits écoliers jusque-là heureux et fiers, deviennent angoissés et stressés.
Puissent les  enseignants prendre soin de cette disponibilité des enfants pour apprendre ! Qu’ils cultivent leur enthousiasme, encouragent leur curiosité de scientifiques en herbe, saluent leurs progrès dans les apprentissages, ne les enferment jamais dans leurs échecs, ni ne les brutalisent  dans leurs difficultés ! Pour que s’instruire reste une belle chose, enviable, gratifiante, de grande importance dans les petites têtes pleines d’avenir de nos bambins !

Marie-Christine Bernard
Août-septembre 2012